Morceau choisi - rencontre avec Auguste Loret



Vous êtes à l'entrée d'une petite pièce sombre. C'est d'abord une puanteur, mêlée à une forte odeur de Haschich qui vous assaille, et vous pensez que vous vous être trompé d'endroit. Nul être humain digne de ce nom ne pourrait respirer dans un tel bouge. Mais, comme vos yeux commencent à s'habituer à l'obscurité, vous distinguez à présent une table basse sur laquelle trône un narguilé, quelques coussins épars et, contre le mur, une paillasse sur laquelle semble allongée une forme humaine enveloppé dans une large djellaba. Vous pénétrez prudemment dans la pièce et la forme sur le grabat remue. Ses chaussures européennes trahissent son origine. L'homme, puisqu'il semble que s'en soit un, se redresse sur sa paillasse et commence des murmures incohérents. Son visage disparaît à moitié entre des cheveux longs et sales et une barbe foisonnante où sont accrochés des résidus de tabac. Semblant sortir du brouillard, l'homme prend soudain conscience de votre présence. Il vous regarde les uns après les autres, puis, brusquement, se jette dans le coin de sa paillasse en poussant des hurlements hystériques dont vous ne comprenez pas le sens tout en roulant des yeux effarés. Vous tentez de le rassurer, mais il semble hurler des appels au secours et des supplications dans une langue babélique, où vous ne pouvez saisir que des bribes des différents idiomes. Puis, tout aussi soudainement, il s'écroule sur son grabat, son corps agité de soubresauts, la bave aux lèvre. A l'évidence, vous avez retrouvé ce qu'il reste d'Auguste Loret.

Morceau choisi - arrivée au Caire



Alors que votre bateau approche de Port Saïd, une flottille de petites embarcations commencent à se masser autour. Vous jetez jette l'ancre en pleine mer et vous êtes invités à descendre à bord de ces petits bateaux qui vous mèneront jusqu'aux quais où vos bagages vous rejoindrons.
Comme vous enjambez la rambarde pour descendre le long d'une échelle de corde, une vieille femme vous accroche brusquement l'épaule. Ses mains se crispent sur votre épaule avec une vigueur surprenante. Elle semble respirer difficilement. Sous son large chapeau, son visage est blème, elle vous fixe de ses yeux révulsés Une voix rauque sort de sa bouche.
« Ils savent que vous approchez. Prenez garde, l'oeil du pharaon est sur vous, il vous cherche. Prenez garde à l'immortel, ses rites sont immondes. Je sens un grand danger sur vous, étrangers ». La vieille femme se met alors à tousser fortement tandis qu'une personne qui semble être sa dame de compagnie la saisit par le bras et l'entraine à l'écart : « Allons, Mme Broadmoor, venez avec moi, ca va aller.... » La foule qui se presse autour de l'échelle vous empêche de remonter sur le navire et le matelot à côté de l'échelle vous invite à ne pas bloquer la descente.

Lettre de Kevin O'Reilly à Lara Mc Kenzie - Le caire


Le Caire, 16 mars 1925
 
Très chère Lara,

Voilà bien longtemps que je n'ai plus eu le temps de vous écrire. Il faut dire que nos récentes péripéties ne nous laissent guère de loisir. Je suis actuellement retenu à notre hôtel par une méchante indigestion. Peut-être n'aurais-je pas dû accepter la boisson locale que me proposait ce charmant jeune homme sur le port !
Il faut d'abord que je vous dise que l'inspecteur Poole n'est plus avec nous : il a été happé sous nos yeux dans un tableau, œuvre d'un peintre fou qui vivait avec sa mère anthropophage.
Il a été remplacé par James Barrington, son collègue londonien, après que ses supérieurs lui aient proposé de prendre un long congé suite à son rapporte sur les évènements survenus à la maison Misr.
Je n'ose vous révéler ce que nous avons découvert là bas. En fait même si j'osais je ne le pourrais pas, car pendant que les autres s'évertuaient à interrompre je ne sais quel rituel contrariant autour d'un monolithe (lequel rituel comprenait, si j'ai bien compris, massacre de pauvre gens et relations inappropriées avec des être extra terrestre), donc pendant ce temps, je m’efforçais d'ouvrir une porte qui restait obstinément fermée. A un moment j'ai juste compris qu'il fallait filer et quelques semaines plus tard nous étions à Shangaï.
, j'avoue que je n'ai pas tout suivi non plus. Helmutt - qui est toujours en vie, mais a ajouté l'opiomanie à l'alcoolisme - a séduit une astrologue chinoise, nous avons failli être dévorés par une créature volante, écharpés par des morts-vivants,  dévorés par des rats, mais nous avons fini par retrouver Jack Brady après quoi il nous a fallu quitter la ville au plus vite, les attaques contre nos personnes se multipliant. Je crois que Sahngaï contient quelques sorciers que nous avons contrarié ! Peut être n'aurions nous pas dû dire tout ce que nous savions à un certain Ho-Fong...
Nous voici à présent au Caire et j'espère bien profiter à présent de la douce et paisible chaleur de l'Egypte.

Bien à vous

Kevin