Vous êtes à l'entrée d'une petite pièce sombre.
C'est d'abord une puanteur, mêlée à une forte odeur de Haschich qui vous
assaille, et vous pensez que vous vous être trompé d'endroit. Nul être humain
digne de ce nom ne pourrait respirer dans un tel bouge. Mais, comme vos yeux
commencent à s'habituer à l'obscurité, vous distinguez à présent une table
basse sur laquelle trône un narguilé, quelques coussins épars et, contre le
mur, une paillasse sur laquelle semble allongée une forme humaine enveloppé
dans une large djellaba. Vous pénétrez prudemment dans la pièce et la forme sur
le grabat remue. Ses chaussures européennes trahissent son origine. L'homme,
puisqu'il semble que s'en soit un, se redresse sur sa paillasse et commence des
murmures incohérents. Son visage disparaît à moitié entre des cheveux longs et
sales et une barbe foisonnante où sont accrochés des résidus de tabac. Semblant
sortir du brouillard, l'homme prend soudain conscience de votre présence. Il
vous regarde les uns après les autres, puis, brusquement, se jette dans le coin
de sa paillasse en poussant des hurlements hystériques dont vous ne comprenez
pas le sens tout en roulant des yeux effarés. Vous tentez de le rassurer, mais
il semble hurler des appels au secours et des supplications dans une langue babélique,
où vous ne pouvez saisir que des bribes des différents idiomes. Puis, tout
aussi soudainement, il s'écroule sur son grabat, son corps agité de soubresauts,
la bave aux lèvre. A l'évidence, vous avez retrouvé ce qu'il reste d'Auguste
Loret.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire